« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. » Article 1er de la Constitution
Le débat public national français est de nouveau saisi par la question de la laïcité et de la liberté d’expression, depuis le meurtre ignoble du professeur Samuel Paty dont nous saluons la mémoire. Le Collectif Écolo et Social n’a pas voulu participer à une cacophonie malheureuse, mais il nous paraît pertinent, au moment où le Parlement débat d’un projet de loi opportuniste et mal préparé, de rappeler quelques principes fondamentaux qui nous tiennent à cœur.
La laïcité est souvent mal comprise et mal utilisée dans le débat politique. Elle est pourtant indispensable pour nous permettre de vivre harmonieusement en société. Le Collectif Écolo et Social affirme son attachement à la laïcité telle qu’elle a été instaurée par Aristide Briand et défendue par Jean Jaurès avec la loi de 1905 : une laïcité de liberté et d’égalité.
La laïcité implique deux règles fondamentales. D’abord, la neutralité de l’État qui n’impose ni ne favorise aucune religion. Aucun culte, quels que soient son ancienneté ou le nombre de ses fidèles, ne peut imposer sa loi et ses dogmes à quiconque, y compris à ses propres pratiquants.
Ensuite, la liberté de conscience dans le respect de l’État de droit. Chacune et chacun est libre de croire ou de ne pas croire, de pratiquer ou de ne pas pratiquer, d’exprimer ses croyances spirituelles et religieuses dans le respect de la liberté des autres et de la loi républicaine.
En conséquence, nous devons d’une part combattre tous les obscurantismes et tous les intégrismes, quels qu’ils soient et quelle que soit la religion dont ils se réclament, et nous devons d’autre part combattre toutes les discriminations visant des personnes au nom de leur religion réelle ou supposée et toutes les atteintes aux libertés des croyants ou des non-croyants.
N’ayons pas peur de nommer les choses : le débat public se focalise souvent sur l’islam, aujourd’hui deuxième religion de France. Notre pays a plusieurs fois été victime, ces dernières années, de terroristes islamistes se revendiquant de cette religion : nous devons les combattre fermement ; et nous devons le faire sans jamais renoncer à nos valeurs et à nos principes.
Des millions de nos concitoyennes musulmanes et de nos concitoyens musulmans vivent en France et exercent librement et pacifiquement leur foi dans le respect de la loi. Ces femmes et ces hommes ne peuvent en aucun cas faire l’objet d’une présomption de culpabilité ou de complicité avec le terrorisme islamiste. Ce serait contraire à la laïcité et à l’État de droit.
Au Collectif Écolo et Social, notre conviction est très simple : l’islamisme est notre ennemi, l’islamophobie est notre ennemie. Nous combattons les deux, sans aucune confusion, sans aucune complaisance pour l’un au nom de la lutte contre l’autre.
Nous savons que beaucoup, comme le bien mal nommé « Printemps républicain », prétendent assimiler toute dénonciation du racisme anti-arabe ou anti-musulman à une complaisance avec l’islamisme. Nous savons aussi que d’autres refusent de voir la réalité des intégrismes religieux de l’islamisme politique qui prétendent imposer des règles anti-républicaines, confondant la lutte contre ce fléau avec de l’islamophobie. Ces deux voies néfastes pour la laïcité sont les deux faces d’une même triste médaille.
Nous affirmons aussi que la liberté d’expression, encadrée par la loi comme toute liberté, nous est précieuse. Elle implique la liberté du désaccord, de la contradiction et du débat. On a parfaitement le droit de critiquer les dogmes religieux ; et l’on a parfaitement le droit de critiquer des expressions que l’on juge discriminantes contre des personnes croyantes. Rien ne justifie jamais de porter atteinte à des personnes, ni de les harceler, ni de les menacer.
Ces principes constituent notre boussole et nos lignes rouges. Ils ont guidé et guideront nos prises de position sur la politique locale, comme nous l’avons fait pendant la campagne municipale sur la question du Centre musulman d’Issy. Nous ne transigerons jamais sur ces valeurs.