Les élu·e·s du collectif Écolo & social défendent les droits des femmes au conseil municipal

La défense des droits des femmes ne peut être efficiente que si elle a lieu à tous les étages de la décision politique. C’est pourquoi, lors du dernier conseil municipal du 10 décembre 2020, les élu·e·s du Collectif Écolo & Social ont tenu, par la voix de Didier Vernet, conseiller municipal, à revenir sur l’état de l’égalité femmes-hommes au sein de la ville d’Issy-les-Moulineaux (rapport 2020), mais aussi sur la nouvelle « Allée Olympe de Gouges », pour insister sur l’importance que doit avoir la place des femmes dans la Cité.

Egalité femmes/hommes

« Le rapport 2020 sur l’égalité entre les femmes et les hommes comprend effectivement deux parties distinctes, l’une sur l’analyse démographique sur la ville, l’autre sur la collectivité en tant qu’employeur.

Sur le premier aspect, outre les écarts de rémunération qui restent très significatifs (16%), les principales observations que nous aimerions faire concernent l’accès aux diplômes et le temps partiel. D’abord, on remarque que les femmes sont sur-représentées dans la population sans diplôme (différence de 3%) et à l’inverse sous-représentées parmi les titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur (de 4%). Il serait opportun que la ville propose des actions visant à corriger cela, notamment pour l’accès des femmes à une formation qualifiante tout au long de la vie professionnelle.

Ensuite, le recours plus significatif des femmes isséennes au temps partiel n’est pas vraiment une surprise et nous nous garderons de tout cliché de genre (sur ce point, nous nous félicitons de l’adhésion de la ville au centre Hubertine Auclert qui lutte contre ces stéréotypes). La question importante ici est plutôt de pouvoir faire la différence entre le temps partiel choisi et le temps partiel subi. L’accès à un mode de garde d’enfants qui correspond au souhait premier des parents est certainement un critère important. Il en est de même des offres d’accueil péri-scolaire. Sur ces points, beaucoup de choses sont en place sur la ville. Il reste à savoir si ces offres répondent aux souhaits premiers des parents ou induisent des contraintes qui conduisent à un temps partiel subi. Et chacun sait que le temps partiel a de facto un effet ralentisseur sur le développement de la carrière professionnelle.

Un dernier point que je souhaiterais aborder sur l’analyse globale sur la ville concerne l’accès aux services publics. Il est fait mention dans le rapport des actions mises en place par le CLAVIM pour promouvoir l’égalité. De même, les belles réussites de nos sportives de haut niveau, dont nous sommes tous très fiers, sont mises en avant. Mais, nous aurions aimé que ce rapport aille au-delà de ces informations ponctuelles et fournisse plutôt des données chiffrées sur la mixité parmi les usagers de ces services. Quel est le pourcentage femme-homme parmi les usagers du CLAVIM, les pratiquants des activités sportives ou culturelles, comme le conservatoire ? Et, s’il y a des distorsions, s’expliquent-elles ?

En ce qui concerne l’égalité de situation entre les femmes et les hommes employés par la ville, même si les chiffres à Issy sont meilleurs qu’ailleurs en France, il ne nous semble pas qu’une rémunération des femmes inférieure de 13,7 % à celle des hommes puisse être qualifiée de « quasi-équivalente » comme vous l’indiquez dans votre synthèse. Les femmes sont sous-représentées dans l’encadrement, notamment dans la filière administrative et les femmes reçoivent moins de primes que leurs collègues masculins. Ne relâchons donc pas nos efforts.

Enfin, vous avez listé quatre axes d’actions pour 2021-2023 et on ne peut qu’être d’accord avec leurs intitulés. Par contre, nous aurions aimé voir un calendrier associé à ces déclarations d’intentions. En particulier, une procédure de signalement des violences ou harcèlement est quelque chose qui est en place déjà dans bon nombre de structures de taille équivalente. Cette mise en place est urgente et mériterait d’ailleurs d’avoir un périmètre élargi aux aspects éthiques et de conflits d’intérêt. »

Allée Olympe de Gouges

« Le Collectif Écolo & Social s’associe à l’hommage que vous avez choisi de rendre à Olympe de Gouges. Nous apprécions aussi que vous ayez finalement préféré la dénomination d’allée à celle initialement prévue d’impasse, car il ne saurait être question de mettre les thèmes de la lutte contre l’esclavage et le racisme et de la défense du droit des femmes dans l’impasse.

Comme vous l’avez dit, la femme qui a eu le droit de monter à l’échafaud aurait aussi dû avoir le droit à monter à la tribune. Nous pensons qu’elle aurait également mérité plus que ces quelques dizaines de mètres de voie piétonne. La démarche vers la parité femmes-hommes est loin d’être achevée. Si le choix récent de Gisèle Halimi puis celui aujourd’hui d’Olympe de Gouges vont dans le bon sens, à ce rythme-là, nous ne serons toujours pas à la parité lors du 300ème anniversaire de la mort d’Olympe de Gouges… en 2093 !

Nous savons que nous sommes en désaccord sur le changement de noms de rues existantes. Sans vouloir ignorer l’impact matériel de tels changements, nous restons convaincus qu’un nombre très réduit mais symbolique de changements permettrait à notre collectivité de faire passer des messages forts dont nous avons besoin pour notre vivre ensemble, en termes de libertés, de solidarités, de laïcité notamment.

Alors, nous nous permettons de vous soumettre deux suggestions :

– La ville d’Issy-les-Moulineaux dispose de fortes compétences en matière de communication et d’organisation événementielle. Nous souhaitons que les inaugurations de la place Gisèle Halimi et de l’allée Olympe de Gouges donnent lieu à des événements importants mettant en avant les valeurs fortes pour lesquelles ces deux femmes ont combattu, avec une attention particulière en direction de la jeunesse et du milieu éducatif.

– Ensuite, nous allons bientôt entrer en 2021, année où nous commémorerons le 150ème anniversaire de la Commune, qui a fortement marqué notre territoire. Aussi, pour une prochaine dénomination de voie, nous vous proposons de choisir André Léo, de son vrai nom Victoire Léodile Béra, journaliste et romancière, qui, avec Louise Michel, est l’autre femme qui a marqué de son empreinte cette période tragique. »

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