Voici la réaction des élus du collectif sur le rapport développement durable 2020 de la ville d’Issy-les-Moulineaux. Malheureusement, nos élus n’ont pas pu prendre la parole sur ce sujet lors du conseil municipal du 10 décembre dernier, la majorité n’ayant pas autorisé de débat autour de ce thème pourtant capital.
Ce Rapport Développement Durable aborde tellement de sujets qu’on croirait une déclaration de politique générale… A cette difficulté liée au périmètre très large défini par la loi, vous en avez ajouté une autre, en en faisant un recensement des actions très détaillées de l’année. Inventaire à la Prévert ou plutôt exercice de communication.
Là où l’enjeu est, par rapport aux engagements de l’Accord de Paris, de mesurer le chemin parcouru et de définir une trajectoire permettant d’atteindre nos objectifs. Ce rapport devrait être un outil de pilotage plus qu’un support promotionnel. En ce sens, la mise en place d’un budget d’émission de Gaz à Effet de Serre va dans la bonne direction : on en suivra la mise en œuvre. Ce rapport devrait être l’occasion de définir un ensemble d’indicateurs de pilotage, plus concrets et opérationnels pour suivre annuellement l’évolution de la végétalisation, les mobilités, les déchets, etc.
Par ailleurs, sur beaucoup de sujets, la responsabilité se trouve distribuée entre la ville, GPSO, l’État… Attention à ce que cette dilution n’ait pour effet qu’aucun des échelons n’apporte une réponse à la hauteur de l’enjeu. Et c’est bien là le principal souci : beaucoup d’événements sont labellisés « Développement Durable », mais a-t-on, à la ville comme à GPSO, pris conscience des transformations qu’il est nécessaire de mettre en œuvre dans les 5 prochaines années, pour tenir les objectifs de 2030, puis de 2050 ?
La ville ne doit plus seulement donner des incitations à des actions individuelles éco-responsables. Elle a la responsabilité de transformer nos infrastructures. Des initiatives comme « jardiner ma ville » sont sympathiques mais ne suffiront pas. Ce qui a été fait pour les composteurs est un bon exemple : on a commencé par subventionner des composteurs individuels et maintenant on déploie des composteurs collectifs dans les quartiers. Cette approche de transformation collective de notre mode de vie est à développer dans tous les domaines et en premier lieu, pour la végétalisation de l’espace public. Nous avons construit une ville extrêmement minérale. Il est urgent d’inverser la tendance.
Dans le domaine de la mobilité, des pistes cyclables temporaires ont été mises en place, à l’occasion de la crise Covid. Il s’agit maintenant de créer des infrastructures pérennes, dédiées et sécurisées qui permettent d’aller au-delà de la réponse d’urgence et d’installer durablement les circulations douces dans nos modes de vie. Là encore, c’est une profonde transformation pour mettre en place une nouvelle distribution de l’espace public entre ce qui est dédié aux piétons, aux cyclistes et aux voitures.
Enfin, on remarque, dans ce rapport, que beaucoup d’actions ont été initiées à travers le budget participatif. On peut en conclure que cela correspond à une attente forte de nos concitoyens. Cela peut aussi être le symptôme que le budget principal de la ville répond insuffisamment à ces attentes.
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