Pour le Collectif Ecolo&Social, ce qui est essentiel, c’est la solidarité !

Il y a des mots qui sont à la mode en 2020. Après « confinement », nous voici maintenant à faire la différence entre les activités qui sont « essentielles » et celles qui ne le sont pas. Comme si chacun de nous avait la même définition de l’essentiel !

Il y a ceux qui y gagnent et ceux qui sont du mauvais côté, les libraires, les restaurants, les métiers du spectacle et de la culture, ceux du sport… Plus largement, certains d’entre nous ont leurs revenus assurés, d’autres voient l’avenir avec anxiété. Certains peuvent télé-travailler totalement. Et, d’autres, comme les personnels de santé, sont sur le pont depuis 6 mois ; ces fameux métiers de « première ligne ». Il y a aussi les enseignants qui accueillent désormais nos enfants, dans des établissements qui n’ont pas été conçus pour gérer les règles sanitaires actuelles. Exemples parmi d’autres des distorsions que la pandémie a introduites dans nos vies, changements gérables pour certains, mais énormes pour d’autres.

Pendant le premier confinement, nous avons montré notre soutien aux « premières lignes » par les applaudissements de 20 heures. Pour ce second confinement, exprimons à nouveau la solidarité envers ceux qui galèrent. Au delà de bons sentiments, comment passe-t-on aux actions concrètes ? En se concentrant sur ce qui est vraiment essentiel : Se loger, se nourrir, se soigner. Depuis ce printemps, le Collectif Ecolo&Social a organisé plusieurs collectes alimentaires dont le produit a été confié au Secours Populaire, qui organise des distributions alimentaires complémentaires à celles du Libre Service Social. Le CCAS (Centre Communal d’Action Sociale) qui pilote ce Libre Service Social ne peut intervenir qu’après validation des dossiers par les services sociaux du département. Ces services ont été laminés par des réorganisations et réductions d’effectifs et n’arrivent plus à assurer leurs activités. Les personnes en difficulté sont donc, en plus, victimes du choix délibéré du « département le plus riche de France » de préférer un budget largement excédentaire en économisant sur les structures d’aide sociale.

Sur Issy-les-Moulineaux, en complément du Libre Service Social, des associations caritatives comme le Secours Catholique et le Secours Populaire aient mis en place des distributions alimentaires, pour secourir les plus démunis qui ne rentrent pas, ou pas encore, dans les cases de l’administration. Cette situation, qui existait avant ce printemps, s’est aggravée parce que les services sociaux du département sont saturés, le nombre de personnes en difficulté a augmenté et aussi parce que les capacités d’intervention des bénévoles des associations ont été rendues plus difficiles.

Le Social étant une valeur clé du Collectif, une de nos interventions lors du premier conseil municipal, en juin, a consisté à demander que la mairie prenne en considération une demande d’aide exceptionnelle que le Secours Populaire avait adressé aux mairies de Boulogne et Issy à cause du surcroît d’activité pendant le premier confinement. Jusque là, la mairie a feint d’ignorer les actions de cette association, sous prétexte que la domiciliation de l’association se situe sur Boulogne, même si 40 % de son activité se déroule sur Issy et que bon nombre de ses bénévoles sont isséens. Nous avons eu la satisfaction de constater, lors du conseil municipal d’octobre, le vote d’une subvention exceptionnelle au Secours Populaire. Soyons précis sur les chiffres : Au cours de ce conseil particulièrement généreux, la municipalité d’Issy a octroyé, par habitant, les sommes de :

  • 1 Euro pour le soutien aux populations des Alpes Maritimes frappées par les inondations,
  • 1 Euro pour le soutien à la population de Beyrouth frappée par l’explosion du mois d’août,
  • 1 Euro pour les populations arméniennes touchées par la guerre au Haut Karabath,
  • 6,9 centimes d’Euro pour le Secours Populaire qui avait sollicité une aide de 20 centimes.

Pour être complet, signalons que la ville de Boulogne a accordé 100 % de l’aide demandée, dès le mois de juin dernier. Nous continuons à demander à la ville d’Issy d’établir une relation pérenne avec le Secours Populaire, comme elle en a avec les autres associations intervenant sur la ville. Nous continuons aussi à l’alerter sur les angles morts de l’action du CCAS et le besoin de soutenir les initiatives complémentaires au Libre Service Social.

Mais les délibérations du conseil municipal ne vont pas tout régler. En conséquence, le Collectif a aussi choisi d’organiser des collectes alimentaires pour aider le Secours Populaire dans ses distributions et aussi pour sensibiliser les isséens aux situations de précarité. En juin et en septembre, ces collectes ont été de francs succès et nous remercions chaleureusement les donateurs. Nous avions projeté une vente directe de fruits et légumes à prix coûtant fin octobre qui a dû être annulée à cause de la mise en place du second confinement. Et, à nouveau, nous avons dû annuler la collecte alimentaire prévue le 14 novembre aux Trois Moulins, à la suite d’interrogations soulevées par la mairie sur la proximité de la collecte de la Banque Alimentaire de fin novembre et la difficulté de classer cette action, entre action caritative et manifestation politique.

L’heure n’étant pas à la confrontation, nous avons choisi d’annuler, à regret, cette collecte, tout en informant la mairie que nous en organiserons d’autres, dès le mois de décembre. Nous n’avons pas la prétention de concurrencer la collecte nationale institutionnelle. Nous sommes convaincus que, dans la période actuelle, il est préférable de multiplier les rendez-vous de solidarité. Et c’est ce que nous ferons très bientôt.

Et il s’agit bien d’une action politique, mettant en cohérence notre discours et nos actes. Ces derniers jours, lors d’une interview radio, Mr Eric Woerth a présenté ses priorités comme étant « écologiques et sociales ». Nous avons failli lui adresser un bulletin d’adhésion puis nous nous sommes rappelés… qu’il n’est pas isséen ! Néanmoins son parti politique fait bel et bien partie de la majorité municipale et dirige le département des Hauts de Seine. Alors, effectivement, nous agissons, à l’échelle de nos faibles moyens, conformément à nos convictions et en pointant les manquements et les faiblesses des responsables politiques. Lorsque le temps sera venu de choisir, nous espérons que les électeurs feront la différence entre l’original et les pâles copies.

Aujourd’hui, c’est le moment des actions concrètes. Beaucoup d’isséens ont la sensation de faire partie des privilégiés, de ceux qui sont du bon côté de ce fossé qui se creuse et qui exclut. De plus, la période avant Noël, traditionnel pic de consommation, ne se déroulera pas comme d’habitude. A nouveau, qu’est ce qui est essentiel ? Chacun a sa réponse personnelle. Mais ne négligeons pas le micro-pouvoir de choisir que nous avons au quotidien : En donnant aux différentes collectes alimentaires qui vont être organisées. Aussi en choisissant ce que nous consommons et où nous l’achetons. Comme l’an dernier, le Collectif Ecolo&Social invite à donner la préférence, autant que possible, aux commerces de proximité et aux circuits courts, en évitant les Amazon et Black Friday. C’est aussi cela la solidarité.

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