La communauté scientifique est formelle : il ne nous reste que quelques années pour prendre les actions nécessaires pour contrer le réchauffement climatique. “Nous sommes la première génération à comprendre complètement le changement climatique, et la dernière à pouvoir agir”, a déclaré le secrétaire général de l’ l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM).
Aujourd’hui, 85% des français se disent inquiets de cette question, qui transcende largement les appartenances politiques. Les attentes vis-à-vis de l’action publique sont très élevées.
Et pourtant, nos élus municipaux sont à la traîne par rapport aux attentes des citoyens. Nous ferons de la sobriété énergétique un des axes forts de notre action.
La mairie actuelle nous jette de la poudre aux yeux : les nombreuses actions de communication ne sont pas à la hauteur de l’urgence climatique
Aujourd’hui, le citoyen d’Issy-les-Moulineaux a parfois l’impression que la Mairie a pris le problème à bras le corps, grâce aux nombreuses communications autour de l’environnement. Territoire d’expérimentations sur les énergies renouvelables ou l’hydrogène, animations pour la semaine de la Mobilité Durable, construction d’immeubles neufs à haute performance énergétique, installation de composteurs collectifs, subventions pour l’achat d’un vélo électrique…
Si ces actions semblent évidemment aller dans le bon sens, elles occultent toutefois la dure réalité : l’action municipale n’est aujourd’hui pas à la hauteur de l’enjeu ni de l’urgence de la lutte contre le réchauffement climatique. En 2019, on ne peut pas se limiter à des expérimentations et des actions de sensibilisation. Il faut changer d’échelle.
A quoi bon subventionner l’achat d’un vélo électrique si les cyclistes ne se sentent pas en sécurité et ne peuvent pas garer leur vélo ? Pourquoi avoir interdit les trottinettes électriques en libre service ? Comment peut-on laisser penser que le gaspillage énergétique dans les bâtiments se résoudra dans les bâtiments neufs, alors que l’enjeu principal et le plus gros des consommations se situent dans l’existant ? D’après le site du Plan Climat de GPSO, le nombre de logements rénovés énergétiquement depuis 2010 représente quelques centaines. Sur les 30 000 logements de la commune environ, on est loin, très loin du compte !
L’action publique doit être mesurable
Aujourd’hui, le bilan environnemental de la ville, présenté en fin d’année 2019 au Conseil Municipal, se contente d’égrener le chapelet de petites actions de communication déroulées au cours de l’année. Le Plan Climat de GPSO (Établissement public territorial Grand Paris Seine Ouest, ancienne communauté d’aglomération) ne se donne aucun objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre, aucun bilan des émissions, aucun indicateur de suivi. Ce n’est pas sérieux.
La première mesure doit être de se doter d’un véritable plan climat chiffré, de véritables objectifs et d’assurer un suivi transparent chaque année, opposable et vérifiable par chaque citoyen.
Nous devons arrêter de piloter à vue un sujet aussi important que le changement climatique.
La transformation se fera avec et pour les citoyens
Comme l’indiquent les fiches de l’ADEME “Demain mon Territoire”, la lutte contre le changement climatique implique une transformation profonde de la société. Cette transformation ne se fera pas sans les citoyens.
L’un de nos 3 axes de campagne, “Pour une démocratie locale ouverte” (lire ici notre fiche programmatique), entend précisément redonner le pouvoir aux habitants et leur permettre de s’impliquer dans une confiance réciproque aux côtés de leurs élus.
La priorité va à la rénovation des bâtiments énergivores
La consommation d’énergie dans les bâtiments représente une grande partie des consommations énergétiques. Or ces consommations représentent un vrai gaspillage lorsqu’il s’agit de réchauffer des bâtiments mal isolés…
La Mairie a beaucoup communiqué ces dernières années sur les nouveaux Eco-quartier. Mais en réalité, ces nouveaux bâtiments sont simplement conformes aux dernières réglementations thermiques et consomment très peu d’énergie.
Le réel enjeu se situe dans la rénovation des bâtiments existants. Dans le parc privé, la municipalité n’a pas force de prescription mais peut mener une politique d’accompagnement beaucoup plus pro-active que ce qui est réalisé aujourd’hui.
- Pousser à la rénovation BBC (Bâtiment Basse Consommation) dans les logements sociaux, en mobilisant les mécanismes de financement existants
- Attaquer en priorité la question de la précarité énergétique dans les logements anciens
- Démarcher pro-activement les copropriétés les plus énergivores et mobiliser les leviers de financement à disposition de la commune ainsi que les dispositifs d’accompagnement existants comme le Coach Copro
Une politique de rupture dans les transports pour laisser les voitures au garage autant que possible
Issy-les-Moulineaux est dans une situation particulière : desservie par le métro, le RER ou le tramway dans quelques lieux névralgiques, certains endroits de la ville sont pourtant éloignés de ces noeuds de transports. Les places de stationnement de nos rues et de nos immeubles restent encore remplies de voitures. Pourtant, de nombreux petits trajets pourraient être effectués avec des modes de déplacement dit “doux”. Moins d’émissions de gaz à effet de serre, mais aussi une meilleure qualité de l’air, moins de bruit, plus d’activité physique : au total, une meilleure santé et un meilleur cadre de vie pour les isséens.
Révolutionner les transports à Issy-les-Moulineaux, c’est possible si cela est fait en concertation avec les habitants et utilisateurs de l’espace public.
- Mener une vaste concertation sur les transports, quartier par quartier, avec les habitants, les commerçants et les entreprises, dans le cadre du dispositif de démocratie ouverte et participative que nous mettrons en place
- Etudier avec les habitants le renforcement des passages des bus dans les quartiers éloignés des noeuds de transports et mal desservis aujourd’hui
- Sécuriser totalement les déplacements à vélo par un réseau continu de pistes cyclables protégées, permettant notamment aux familles de se déplacer en vélo-cargo avec leurs enfants en toute sécurité.
- Multiplier les places de stationnement pour les vélos, trottinettes, scooters électriques, avec notamment des garages fermés et sécurisés près des noeuds de transports (métro,RER, tram) comme cela se fait en Hollande ou en Belgique par exemple
- Favoriser les commerces de proximité et intégrer des commerces en pied d’immeuble à chaque nouvelle construction.
- Ouvrir le dialogue avec les communes concernées par la création d’une piste cyclable continue d’Issy-les-Moulineaux jusqu’à la Défense, jusqu’à Paris et aux communes voisines.Prévoir des contresens cyclables sur les axes à sens unique automobile.
S’adapter au réchauffement : préserver et renforcer les arbres pour rendre la ville vivable l’été
La lutte contre le réchauffement climatique vise à limiter le réchauffement aux alentours des 2°C et non à l’éliminer complètement, ce qui ne semble pas atteignable. Cette moyenne cache un accroissement des épisodes de canicule qui vont particulièrement sévir en région parisienne. Le bétonnage de cette région la rend particulièrement sensibles aux effets “d’îlots de chaleur urbain”, qui empêche la température de redescendre la nuit.
Il est urgent de végétaliser la ville afin d’empêcher des épisodes invivables et si dangereux pour les populations sensibles !
- Sanctuariser les arbres de plus de 20 ans dans la ville
- Repérer dans chaque quartier les terrains naturels existants et développer un plan de végétalisation ambitieux en concertation avec les habitants, via les Conseils Citoyens
- Intégrer des espaces verts à tout nouveau projet d’urbanisme
- Développer une véritable entraide de quartier à destination des personnes âgées en période de canicule, en partenariat avec les endroits climatisés
Rendre la Ville exemplaire
L’activité municipale est elle aussi émettrice de gaz à effet de serre. Plusieurs actions sont possibles pour faire diminuer drastiquement les émissions de la Ville.
- Créer un poste “d’Econome de flux”. Cette personne va intervenir dans les bâtiments municipaux pour y réaliser des économies d’énergie et d’eau : c’est un poste auto-financé par les économies générées !
- Rénover les bâtiments municipaux via des Contrats de Performance Energétique auto-rémunérés par les économies générées
- Favoriser les circuits courts pour l’alimentation dans les cantines scolaires, le surcoût pouvant être financé par un plan anti-gaspillage
- Elaborer des critères de sélection des prestataires dans le cadre des achats publics pour privilégier une provenance locale des fournitures.
- Créer un partenariat avec un territoire rural proche de l’Ile de France pour y installer un parc de production renouvelable pour alimenter la commune, avec des échanges pédagogiques scolaires
- Réaliser un « plan lumière » afin de réduire de moitié la pollution lumineuse. Nous militerons pour l’extinction de l’écran géant de la Seine Musicale la nuit ainsi que d’autres sources de gaspillage
Tendre vers un territoire zéro déchets
- Mettre à disposition des locaux pour la création d’une recyclerie autogérée par des habitants
- Mieux gérer la ressource en eau en évitant le lavage des rues lorsqu’il pleut
- Multiplier les composteurs collectifs dans la ville, en co-gestion avec les riverains
- Augmenter significativement le taux de tri des déchets
- Accompagner les initiatives entrepreunariales en matière d’économie circulaire
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