L’argent public des isséens dépensé pour défendre l’ego du Maire

Lors du conseil municipal du 1er juillet 2021, la majorité a accordé une « protection fonctionnelle » au bénéfice de MM. Santini et Khandjian. Il s’agit de couvrir leurs frais de justice dans la procédure de citation directe qu’ils engagent à l’encontre des trois élus du Parti Socialiste (nature de la procédure). Selon la majorité, il s’agit de se défendre face à des « menaces, violences, voies de fait, injures, diffamations ou outrages ». Cette procédure déclenchée par le Maire et son adjoint peut coûter jusqu’à 7 200 Euros aux Isséens, et pour défendre quoi ? Revenons donc aux faits :

A l’installation des adjoints en juin 2020, les élus socialistes ont « osé » critiquer la création de délégations à destination des communautés arméniennes et juives. Avec son art de l’inversion des rôles, Monsieur le Maire a transformé cette question qui aurait pu être débattue sereinement : Est-il pertinent que l’action municipale ait une démarche spécifique avec ces deux communautés par rapport à l’ensemble des communautés présentes sur la ville ? Et c’est devenu : L’opposition veut combattre certaines communautés isséennes. Les conseillers socialistes se sont simplement rendus « coupables » de faire vivre le débat démocratique en dénonçant l’existence de délégations communautaires à la Mairie d’Issy (voir l’article du Parisien).

Lors du conseil municipal suivant, la rénovation du gymnase Alain Mimoun est à nouveau l’occasion d’échanges vifs sur le même thème. La majorité municipale a choisi, pour reconstruire cet équipement sportif, de le partager avec une association arménienne, Homenetmen. Pour rappel, le Collectif Écolo&Social a étudié en détail le contrat de bail emphytéotique qui a été soumis à ce conseil et a dénoncé les conditions accordées à cette association, extrêmement défavorables à la ville d’Issy-les-Moulineaux. Est-ce que le procès en anti-communautarisme consiste à éviter un débat sur le clientélisme de la majorité municipale ? Pour citer le compte-rendu de ce conseil municipal : « Le montant de la redevance tient compte de l’intérêt général isséen des activités de cette association pour la commune ». Est-ce que les isséens vont ressentir que cette association œuvre pour l’intérêt général, à la hauteur des avantages qui lui ont été accordés ?

Le Maire et son adjoint considèrent maintenant que les propos tenus par les représentants socialistes pendant ces débats sont outranciers. C’est donc le budget municipal qui va payer les frais de leur action en justice. Le Collectif Écolo&Social considère cette procédure disproportionnée, son objectif étant plutôt l’intimidation et une tentative de musellement des oppositions, indigne d’un débat démocratique normal. En outre, ce genre de procédure contribue à l’engorgement des tribunaux qui manquent de moyens pour des dossiers autrement importants.

Notre élu Antoine Marmignon témoigne :

« Alertés par cette atteinte manifeste à la liberté d’expression dans le cadre du débat démocratique, tous les groupes d’opposition ont signé une requête en irrecevabilité, considérant la demande de protection fonctionnelle comme abusive. J’ai assisté à une scène surréaliste où le premier adjoint a indiqué la position de vote à la majorité, qui s’est exécutée sans grand enthousiasme, visiblement gênée aux entournures. En repli, nous avons émis la demande que cette protection fonctionnelle soit au moins étendue aux élus PS. Amendement bien évidemment écarté une nouvelle fois par la majorité. Enfin la protection fonctionnelle a été accordée au maire et son adjoint, en dépit des votes défavorables de l’opposition. Malgré la gêne évidente d’une partie de la majorité, cela n’a pas suffi à ce que certains d’entre eux se désolidarisent de cette procédure abusive »

Ce genre d’épisode est symptomatique d’une pratique du pouvoir à l’opposé de ce que nous défendons. Malheureusement, il ne s’agit pas d’un épisode isolé. En effet, en tant que président du très puissant Syndicat des Eaux d’Ile-de-France (SEDIF), M. Santini a également déposé plainte contre X pour diffamation auprès du parquet de Paris. Là encore, il va bénéficier d’une protection fonctionnelle aux frais du contribuable. Qui est l’accusée cette fois ? Rien de moins qu’une Commission parlementaire qui a osé le convoquer pour lui poser des questions sur la gestion publique de l’eau. Pourtant, la commission compte dans ses rangs plusieurs députés de la même famille politique que M. Santini. Mme Mathilde Panot (LFI), la présidente de la commission, a été victime de menaces et de commentaires totalement déplacés de la part de M. Santini qui a déclaré « très bien ma chérie, tu iras devant le tribunal, ça te fera drôle! ». Le Collectif Écolo&Social apporte tout son soutien à Mme Panot et invite les Isséens à prendre connaissance des frasques de notre édile qui, pour une fois, ont été filmées : https://twitter.com/mathildepanot/status/1408093813210550279 .

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